29/03/2014

La mise au tombeau














Cette mise au tombeau a été réalisée sur place en dix jours, dans un bloc de pierre de Carrenac de

60/55/40 cm. Le caillou faisait dans ses 350 kgs.

L'idée était de faire une sculpture pour cette petite église romane du 11e siècle, désaffectée depuis

les années 50 et sauvée de la ruine à partir des années 70 grâce à la ténacité de l'association des

amis de Curemonte. Elle sert, depuis, d'espace de concerts et d'exposition. Elle est classée

monument historique. C'est la plus vieille église de la Corrèze.

L'église de la Combe est isolée, au bord d'une petite route sinueuse, à 1,5 kms de Curemonte.. Une

nef aux dimensions modestes, une absidiole, toute ronde comme le sont les absidioles, en beaux

gros blocs avec un toit de lauze. Sous le toit, quelques modillons érodés par le temps. Devant

l'église, un petit pré délimité par un muret. Au centre du pré, une croix en pierre. C'est un ancien

cimetière, qui a servi d'espace d'inhumation pendant mille ans.

C'est un lieu discret, simple, harmonieux. Ce n'est pas une église qui en met plein la vue. Elle se

mérite...il faut lui laisser le temps de se révéler et de vous imprégner. Elle est austère et

convaincante...

Le matin, juste au lever du jour, il y a une qualité de silence hors du commun sur le site. Le chant

des oiseaux. Parfois, la rumeur d'un tracteur.

Dans l'église, vide des bancs qui encombrent l'espace et le regard chez celles qui sont en activité, la

lumière est exceptionnelle. Mes sculptures s'y exposaient de bonne humeur. Elles se sentaient chez

elles, et moi aussi.

C'est bien d'une histoire d'amour qu'il s'agit.

Je remercie Jean Bouyssou, président des amis de Curemonte, et la municipalité du village, de

m'avoir accordé leur confiance pour ce projet.

Je remercie mon frère Jean et ma belle sœur Ginou pour leur accueil et leur hébergement, et mes

parents pour leur attention.

Je remercie ma fille Romane pour avoir tenu l'exposition pendant que je travaillais.

Je remercie Kees Okx, peintre et passeur de beauté, mort en janvier dernier, dont les toiles

lumineuses comme des vitraux accompagnaient mes sculptures pour une exposition en son

hommage, et sa compagne Hélène qui s'essaie, avec courage, à vivre son absence au quotidien, tout

en restant, comme à l'accoutumée, si attentive aux autres.

Je remercie mes amis : Laure, Pascal, Annie, Aurélie, Ginette, Jean Charles, Pascale, Christelle et

les autres, pour leur soutien et leur affection, tant il est vrai qu'on ne peut travailler seul qu'à être

accompagné.

Dans les semaines qui viennent, l'église de la Combe se refait une beauté. D'importants travaux de

restauration vont être effectués, concrétisant une implication associative et municipale hors du

commun pour la valorisation du patrimoine. Lorsque les travaux seront terminés, la mise au

tombeau sera installée dans l'absidiole.

J'aurai réalisé un rêve de sculpteur.

Le mien, en tous cas...



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